- Julie ! Sono le sette, forza, in piedi !
- Maiiiis... Je comprends rien... 'Veux dormir...
- C'est toi qui voulais apprendre l'italien, il me semble. On se lève ! Dai, muoviti che siamo in ritardo !

Après plusieurs grognements, quelques traductions de ce qu'il venait de dire à savoir qu'il était sept heures et qu'ils allaient être en retard donc qu'elle avait intérêt à se lever illico presto, elle se dirigea vers la cuisine. Adam était déjà prêt de son côté et Julie ne tarda pas à préparer le petit-déjeuner. Sujet principal ? La fin du monde ! Il faut dire que tout le monde ne parlait que de ça en ce moment.

- Aujourd'hui, c'est la fin du monde !
- Ma sì, certo... assurdo... che cavolata...
- J'ai rien compris mais j'imagine que ce sont des synonymes de "tu as raison" ?
- Euh... Plus ou moins...

Pas du tout en fait mais on va faire comme si. Elle va se fâcher sinon... Elle y croit tellement à ces trucs stupides. Ils avaient déjà annoncé une fin du monde en 2000, ils remettent ça cette année, c'est juste une excuse pour faire la fête ! Et pour embêter le monde. D'ailleurs je suis sûr que certains vont louper les cours avec cette excuse-là. Mais je crois que l'après fin du monde va vite les faire déchanter... J'ai bien entendu certains collègues qui grognaient à ce propos, je sens qu'ils risquent d'y avoir des heures de colles qui vont tomber. Bon moi c'est pas mon genre mais c'est pas le cas de tous les profs.

- En tout cas, je vais en haut de la montagne, même si je suis sûr que tu préféreras aller faire ton cours, toi ! Faut profiter de cette merveilleuse dernière journée ! Et JE vais en profiter un maximum !
- Sono sicuro di sì...
- Et arrête de me parler en italien. C'est agaçant ! Allez, vas-y. Tu vas être en retard sinon.

*** 8h ***

J'ai mal au ventre. Pas que je sois mécontent d'aller à mon boulot... Après tout c'est juste la routine... Ce n'est pas spécialement stressant. Mais j'ai une drôle de sensation. Peut être... Depuis ce fichu blog de Queen. A force d'entendre les chuchotements sur mon passage. Mais après tout, ce ne sont que des rumeurs. Ce n'est pas vraiment important. La journée devrait être banale, se dérouler normalement de toute manière...

- Mon petit chamallow !

Petit... chamallow ? Ca me dit vaguement quelque chose... Un surnom un peu niais. Mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus... Je ne sais plus où je l'ai entendu... Peu importe... Ca ne me concerne pas après tout. Un homme qui appelle sa petite-amie sans doute. Parce qu’évidemment Adam avait la naïveté de croire que ça ne lui était pas adressé... Et sursauta quand Grell lui sauta dessus...

- Ça fait un moment que je ne t'ai pas vu !
- Que... G-G-Grell ! Mais... Qu'est-ce que tu fiches ici !?
- Tu m'as beaucoup manqué alors n'essaies pas de t'enfuir sous peine de recevoir un baisé ressemblant à celui de notre rencontre ! Devant tous tes élèves en plus, ça pourrait faire tâche ! Je viens t'annoncer qu'aujourd'hui tu fais l'école buissonnière ! Je t'enlève. N'essaies pas de t'y opposer ! Go !

Adam pâlit furieusement. Devant... tous mes élèves... faire tâche... Non il... il oserait pas... ? Si. Si, il oserait. C'est un pervers. Un psychopathe. Fuis ! Ah ba non, je peux pas sinon il... Quelle horreur. Il jette un regard paniqué à des collègues pas très loin et à des élèves qui rentrent. Je suis fini... Et c'est là qu'il se fait empoigner par le jeune homme qui le traine vers une voiture. Il n'ose rien dire... Mais dans sa tête, il hurle déjà au kidnapping. D'ailleurs, il l'enlève mais... pour aller où ? Au secours, il va me violer dans le coin d'une ruelle... Je suis con aussi de me laisser trainer comme ça... Seulement il a bien trop peur des conséquences que pourrait avoir sa fuite.

- Roules Ronron !

"Ronron" démarre aussitôt et Adam ne peut s'empêcher de mettre le plus de distance possible entre Grell et lui. Sauf qu'ils sont assis tous les deux sur la banquette arrière donc ce n'est pas chose aisée. Il ne fait pas attention au fait que Grell demande d'aller plus vite au conducteur, s'en fichant royalement. Apparemment, ils l'emmènent de force à une grande fiesta pour fêter la fin du monde. Au sommet. Julie ! Sûr que c'est là-bas. Moi qui voulais ne pas y aller, voilà que je me fais enlever par un fou furieux. Au secouuuuuuurs ! A l'aiiiiiide !

- Mouais... Je suis pas sûr qu'il soit vraiment consentant... Je me trompe ? Au fait, moi c'est Ronald.
- Adam Cassaro. Et vous avez tout bon, Ronald. Ce mec est un violeur psychopathe, il me fait peur et m'a enlevé sans raison. Si vous pouviez me faire descendre, promis je vous dénoncerai pas à la police pour complicité d’enlèvement si vous m'aidez à m'enfuir...

C'est qu'il a de l'espoir, le petit Adam. Au fond, il sait bien que sa tentative ne fonctionnera pas mais qui ne tente rien n'a rien dit le proverbe. Alors il tente, priant intérieurement même s'il ne croit pas en Dieu et sans y croire réellement. D'ailleurs la voiture accélère, signe que sa prière ne sera sans doute pas entendu, encore une fois. Ronald parle de jolies filles, signe qu'il est hétéro. Étonnant ! Quoi que le violeur rouge serait bien capable de le forcer quand même. Comme moi ! Sauf que lui n'est pas hétéro. Mais il ne l'avouera jamais.

- En tous cas ce soir, je sens que la nuit sera longue ! N'est-ce pas mon petit chamallow ? Dit le monstre rouge en pinçant les joues d'Adam qui se les masse douloureusement quand il le relâche.
- Ahi ! Mais arrête de m'appeler comme ça, crétin ! Et en plus tu me fais mal !
- Oh ! On sort de la ville !
- Au fond, c'est peut être vraiment la fin du monde pour moi... Je vais mourir... de honte... ou de désespoir... Per favore... Aiuto ! Finit-il par glapir, désespéré, laissant sa tête se poser lourdement contre le carreau.